vendredi 31 août 2007

Vinyles victimes


Si vous êtes de la trempe de ceux qui sont prêts à se lever avec les poules pour passer au peigne fin les brocantes afin de dénicher l’original de Pink Floyd qui manque à votre collection. S’il vous est arrivé de casser votre tirelire pour un exemplaire d’origine d’un album de Curtis Mayfield. Si vous avez viré votre conjoint parce qu’il/elle refusait de remplacer les photos d’Anne Geddes qui polluaient votre salon par votre collection des plus belles pochettes de 33 tours des Clash. Bref, si vous faites partie de ces gens qui considèrent que le vinyle est le meilleur argument pour freiner la sacro-sainte crise de l’industrie du disque, alors vous vous sentirez comme un poisson dans l’eau en visitant l'expo V!NYL qui se tiendra du 7 au 15 septembre à la M'anu'Factur Rock de Hannut. Vous y découvrirez 300 pochettes de disques qui ont marqué le rock des 30 dernières années.

Le lien
www.manufacturrock.be

mercredi 29 août 2007

Lee s'en va et personne ne me dit rien

Qu'y a-t-il de pire qu'apprendre la mort de Lee Hazlewood? Réponse : l'apprendre trois bonnes semaines après tout le monde. Je ne sais pas ce qui s'est passé. Pourtant, j'ai vérifié dans mon agenda : début août, j'étais ici, bien peinard à la maison. Il faut croire qu'il manquait une page dans mon quotidien préféré, que la télé est tombée en rade au moment où Nathalie Malleux annonçait la triste nouvelle et que mon firewall a bloqué à la source toutes les pages web associant les mots "Hazlewood" et "mort".
Le week-end dernier, encore, j'emportais le Greatest Hits of Nancy Sinatra & Lee Hazlewood pour rythmer une virée en bagnole. A entendre la voix rauque du moustachu, je me disais, c'est idiot, "J'espère que le vieux bougre tiendra encore quelques temps malgré son cancer". Crétin que je suis : il était déjà passé de l'autre côté depuis ce satané 4 août. Aujourd'hui, je me décide enfin à prendre des nouvelles de Lee via Google et la première page que le moteur de recherche affiche commence par Lee Hazlewood (9 July 1929 – 4 August 2007).

Le coup de massue. Le maître n'aura donc pas passé le cap des 80 balais.

Il ne sert à rien de redresser le bilan de la carrière exemplaire de Lee Hazlewood, celui qui a fait briller celle qui n'était alors que Nancy-la-fille-de-Frank en lui offrant These Boots Are Made For Walking en 1966. Pour ma part, c'est pour l'indécent Some Velvet Morning que je craque, un titre qui figure sans le moindre doute dans mon top 10 des meilleures chansons de tous les temps (ça, c'est pour faire comme Nick Hornby).

Après un long silence qui force le respect, Lee avait sorti en 2006 Cake Or Death, un dernier album mineur en guise de pied de nez à un trépas qu'il savait de plus en plus proche.

Il y a gros à parier que l'oeuvre magistrale de Lee Hazlewood (dont de nombreux albums solos aujourd'hui introuvables) fera l'objet de rééditions dans les prochains mois.
Pour l'anecdote, il aura fallu que Lee Hazlewood passe l'arme à gauche pour que j'apprenne enfin à orthographier son nom correctement. Mais apparemment, je ne suis pas le seul à commettre la même erreur. Même sur mon vinyle A Rendez-Vous With Nancy Sinatra, il est écrit "produced by Lee Hazelwood".

mardi 28 août 2007

Les live de Nulle Part Ailleurs – 9e et dernier épisode

David Bowie - Scary Monsters (And Super Creeps) - 1997

Je ne pouvais pas boucler la série consacrée aux "live" de Nulle Part Ailleurs sans évoquer David Bowie. Certes, sa prestation se contente d'un satisfecit, mais Bowie reste à mes yeux cette créature insaisissable, capable de dépoussiérer ce vieux tube qui date de 1980 lors de la promotion de l'album Earthling (album qui faisait la part belle à la jungle, souvenez-vous de Little Wonder ou Dead Man Walking). Niveau line up, la dream team est presque au grand complet : Mike Garson aux claviers (les solos de l'album Aladdin Sane, c'est lui), Gail An Dorsey à la basse (celle qui imite si bien Freddie Mercury lorsque Bowie reprend Under Pressure sur scène) et Reeves Gabrels à la gratte, à mon avis, la seule ombre au tableau. C'est purement subjectif, mais le son de guitare de Gabrels m'horripile avec ses tonnes d'effets qui noient chaque note sous un déluge de Wiiii Wiiii, de Bip Bip et de Pouêt Pouêt. Chacun se fera son opinion. Par contre, pour les costumes cyberpunk, il n'y a pas matière à débat : c'est le carton rouge direct.

Voilà donc qui met un terme à cette série estivale. N'hésitez pas à fouiller le net à la recherche d'autres vidéos tirées de NPA ou du Grand Journal. En quelques clics, on peut en débusquer des tonnes, toutes meilleures les unes que les autres.

Le mot de la fin à David Bowie :

lundi 27 août 2007

Drapeau [de chagrin]

Parce que nous sommes en état intellectuel de tenir à notre pays

Ce n’est pas notre genre de revendiquer notre belgitude. Il n’est pas non plus dans nos ambitions de faire de la politique. Mais voilà… parfois, la connerie ambiante nous pousse à sortir de nos rôles habituels. Oui, on trouve que les Diables Rouges jouent comme des chèvres. Oui, on éprouve une pointe de honte en entendant Sandra Kim à la radio (ou tout simplement en entendant Pure FM s’acharner à diffuser du blanc bleu belge en espérant que la discrimination positive puisse faire illusion). Oui encore, on regrette que nos pédophiles soient plus célèbres que nos peintres.

Cela ne nous empêche pas de tenir à notre pays et d’afficher une certaine fierté à l’idée d’être belgicains.

Alors, pour montrer qu’en ces temps difficiles, nous tenons encore un peu à ce plat pays qui est le nôtre, nous afficherons nos couleurs jusqu’à ce que nos dirigeants trouvent une solution à la situation actuelle. Il nous semble qu’il serait plus intelligent de s’intéresser aux vrais problèmes plutôt que de se disputer le bout de gras entre Nord et Sud.

Voilà pourquoi, sans prétention aucune, nous rejoignons le mouvement initié par Stephan Debruyne, producteur du groupe bruxellois Joshua : un petit drapeau noir jaune rouge en haut de cette page.

L’article du Soir sur le sujet : http://www.lesoir.be/la_vie_du_net/la_une/noir-jaune-rouge-sur-myspace-2007-08-24-545861.shtml
Joshua sur MySpace : www.myspace.com/joshuanoise

N'oubliez pas de signer la pétition pour l'unité de la Belgique (si le coeur vous en dit, bien entendu): ici

dimanche 26 août 2007

Douglas Cowie - Owen Noone & Marauder

Coup de cœur de la rédaction

***article publié par Niaco***

Le créateur de ce blog m’a prêté ce livre en me disant : « Je l’ai fait lire à un pote. Quand il l’a eu fini, il est allé s’acheter une guitare ». Je l’ai lu, et depuis je cherche une basse (histoire de ne pas trop copier).
Owen Noone & Marauder est un hommage à tous ceux qui, ont un jour beuglé « Killing in the name »* dans leur chambre, incendiant la maison de riffs sortis tout droit d’une raquette de tennis, ou de n’importe quel autre objet évoquant une guitare, de près ou de loin.

Le principe du livre est simple : deux types qui ne savent ni jouer, ni chanter s’achètent deux guitares et montent un groupe de « pseudofolkrockpunk » qui, de cachetons en salles perdues, atteint le sommet du succès. Evidemment les maisons de disques s’en mêlent, une fille fait son apparition, mais l’essentiel réside dans l’idée de base du groupe : deux types unis par un plaisir de jouer qui les pousse, inlassablement, à aller de l’avant.

De la première à la dernière page, Owen Noone et son complice nous rappellent qu’on écoute de la musique avant tout par désir d’en jouer. Un désir parfois oublié, relégué aux oubliettes sous prétexte qu’on ne sait justement pas jouer, et qu’il est trop tard pour apprendre. Monumentale erreur : Owen et le Maraudeur non plus ne savent pas jouer. Et ils s’en foutent : ils chantent faux, jouent approximativement, mais animent leur musique d’une telle fougue, d’une énergie si sincère – si rock’n’roll dans le sens noble du terme – que le public accroche. Nous aussi d’ailleurs, car Owen Noone et le Maraudeur, sont pareils à nous. Sauf qu’ils ont osé sortir de leur chambre et monter sur une vraie scène.

Leur ascension est assez fulgurante et phénoménale pour ne pas briser l’élan du début, et les personnages sont assez vrais pour éviter au livre de sombrer dans le conte de fées niais. Exercice d’équilibriste réussi, Owen Noone & Marauder nous montre l’ascension et le déclin d’un vrai groupe de rock, en évitant la naïveté mais aussi une noirceur ennuyeuse qu’on aurait pu vouloir faire passer pour du réalisme. A ce titre, l’absence de drogue, et du cortège de déchéances qu’elles auraient pu apporter dans une telle thématique est assez salutaire, sans compter que ça nous épargne un sacré cliché.

Au final, on a l’histoire touchante d’être humains propulsés au cœur de leur idéal, luttant pour le préserver, trébuchant parfois, mais ne cessant jamais de gratifier le monde entier d’un énorme bras d’honneur.
Génial.

* Ou n’importe quel morceau de votre choix, vous saisissez l’idée, on va pas chipoter hein.

Douglas Cowie : Owen Noone & Marauder, Christian Bourgeois, 2005.

jeudi 23 août 2007

Peter Moore – No Shitting In The Toilet

Le bêtisier du routard

***article publié par Niaco***

Peter Moore (rien à voir avec le gros Michael), c’est cet Australien qui passe sa vie à voyager d’un bout à l’autre du globe, et la gagne en publiant le récit de ses aventures. Avec No Shitting In The Toilet, il nous livre sa version du Guide du Routard. Au cours des différents chapitres (Bouffe, Transports, Santé, etc), Moore répond aux questions du futur voyageur avec l’intention avouée de lâcher un maximum de vannes et tout autant d’anecdotes.

Le résultat n’évite pas souvent l’humour facile, mais séduit car au détour de chaque anecdote, voire dans la formulation même d’une question, l’authenticité de l’expérience de l’auteur saute aux yeux et rend son comique à des gags prévisibles. Un peu comme voir un type glisser sur une peau de banane pour de vrai.

Que faire si on m’invite à chanter un karaoké ? Comment ne pas avoir l’air suspect au moment de traverser une frontière ? Où trouver le marché noir ? Autant de questions essentielles auxquelles, en dépit des vannes, NSITT répond réellement.

L’ensemble se lit vite et parvient à donner un goût d’ailleurs et d’aventure, sans oublier l’arrière-goût amer qui rappelle qu’on tient quand même à ses pantoufles. C’est écrit dans un anglais assez facile, rendu d’autant plus abordable par la structure questions-réponses de l’ouvrage.

A lire dans le train, dans le bus, ou…aux chiottes.

Peter Moore : No Shitting In The Toilet, Bantam Books, 2002

Le site de l’auteur: http://www.petermoore.net/

mercredi 22 août 2007

Fridge – The Sun

Patchwork

Peu connu du grand public, Fridge est un trio britannique instrumental qui existe déjà depuis plus de 10 ans et qui compte à son actif une paire d’albums et une poignée d’EP et de compilations de singles. En réalité, Fridge est toujours resté dans l’ombre des nombreux projets parallèles initiés par l’un ou l’autre de ses membres, à commencer par Four Tet.

Fridge est signé sur le label new yorkais Temporary Residence (Mono, Grails, Explosions in The Sky), ce qui donne une petite idée de l’ambiance générale de la chose. Voilà pour le décor.

2007 marque donc le retour de Fridge après un silence de six ans (si l’on ne compte pas les compilations et rééditions). Et malgré ses qualités évidentes, The Sun ne marquera pas l’année de son empreinte indélébile. Au mieux, il retiendra l’attention de quelques blogueurs schizophrènes imbus de leurs multiples personnes et soucieux d’étaler leur peu de culture piquée sur le blog du voisin.

Hum… (long silence suicidaire)

Alors Monsieur X, qu’est-ce qui vous a plu dans cet album ?
Prises séparément, les dix chansons de The Sun sont toutes très belles, hormis peut-être Comets, un délire électro ludique un peu lourd à digérer. Autrement, on tient là vraiment de très beaux morceaux, à la fois mélodiques et rythmés.

Mais qu’est-ce qui ne vous a pas plu alors ?
(Tu peux te tutoyer, tu sais…)
L’absence totale de fil rouge. The Sun ferait une super compilation de type From electro-rock to free jazz : 10 essential instrumental tracks. Mais en tant qu’album, le concept est assez déroutant par son éparpillement. Tout en conservant un minimum d’abstraction dans le propos, Fridge ratisse quand même assez large. Mais, dans chaque style abordé, The Sun fait globalement moins bien que les maîtres du genre. On ne va pas dresser toute la liste, mais on peut citer quelques illustres références : Super Numeri (Clocks, Insects), Manyfingers (The Sun), Mono (Lost Time) ou même Air (Years and Years and Years). C’est bourré de bons ingrédients, mais la sauce manque d’une pointe de maïzena pour prendre une consistance onctueuse.

Verdict ?
C’est tout sauf chiant. Ceux qui aiment les instrumentaux, peu importe le genre, vont en avoir pour leur compte. Il y a vraiment de très beaux morceaux. Mais je cherche toujours un concept là derrière.

Ça fera 85 euros pour la séance.
Pouah que c’est cher ! Et il n’est même pas confortable votre sofa ! C’est remboursé au moins ? A ce prix-là, vous me ferez bien une petite prescription de Viagra. Depuis quelques semaines, je ne bande plus quand je me regarde dans un miroir…

mardi 21 août 2007

Les live de Nulle Part Ailleurs – épisode 08

Body Count – Born Dead (1994)

***Article publié par Niaco***

Avec ce live de Body Count, je m’attendais à prendre une solide claque dans la gueule. On peut dire que ce fut le cas, sauf que le coup n’est pas venu d’où je l’attendais. J’avais un souvenir énorme de Body Count : l’énergie, les textes engagés (Cop Killer, Evil Dick), la fureur d’Ice-T, la touche hautaine que son côté rappeur donne à leur métal enragé… J’ai même encore une cassette audio de Born Dead. C’est vous dire si j’ai regardé ce live avec l’excitation du fan…

Bon, question énergie, fureur, tout ça, on repassera. Par contre, on ne peut pas nier à cette prestation de Body Count un côté comique un peu décalé. Comme si, habitués au rap, ils tenaient une guitare en main pour la première fois et s’improvisaient une attitude en mélangeant vagues clichés metal et habitudes hip-hop. Mention spéciale à Ice-T, qui tire la gueule du début à la fin et semble avoir du mal à trouver le rythme pendant les refrains.

Comme quoi le mélange des genres a toujours du bon…

La vidéo :



Les liens intéressants :

Le site officiel :
http://www.bodycount.com/
Un site de fan, avec paroles et tablatures :
http://not-in-our.name/bodycount/
Paroles de Cop Killer :
http://not-in-our.name/bodycount/txt/cop_killer.txt
Paroles de Evil Dick :
http://not-in-our.name/bodycount/txt/evil_dick.txt
Site d’Ice-T :
http://www.icet.com/

vendredi 17 août 2007

APSE - Spirit

Deuxième effet Kiss Cool

Voici un album que j'avais un peu négligé lors de sa sortie il y a quelques mois déjà. Un premier EP n'avait pas vraiment déclenché en moi des vagues d'enthousiasme et cet album, ben... heu..., je l'avais tout simplement snobé. Mais comme il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, j'ai accordé cette semaine une seconde chance à Spirit et, badaboum, c'est le coup de foudre absolu.

Formé entre la Nouvelle Angleterre et Brooklyn, APSE a sorti ce nouvel album fin 2006 sur le label espagnol Acuarela Discos (Migala, 12Twelve, Destroyer, Manyfingers, etc.) Je n'ai pas l'explication exacte, mais il me semble que la première édition de l'album ne comptait que huit morceaux, alors qu'une réédition parue en avril dernier (celle dont il est question ici) en compte dix. Dix chansons ou plutôt dix évocations mystiques. Car l'univers d'APSE se nourrit de longues plages glaciales, construites autour d'une basse pysché, de percussions tribales, de nappes de claviers hypnotiques, de guitares qui entrent progressivement dans cette danse macabre et de voix sutilement distordues. On entre dans cet album en se disant qu'on va pouvoir se relaxer dans le sofa en sirotant un rhum martiniquais mais on en sort à poil, couvert de peintures vaudou, en train de danser comme un possédé autour de la table de la salle à manger en feu.

Eh oui : vous pensiez écouter un album post-rock et vous vous retrouvez scotché par une incantation mystique qui vous fait frissonner. Avec APSE, on comprend que l'association d'idées "rituels chamaniques" et "chaleur étouffante du désert" est totalement dépassée. Car à l'écoute de Spirit, album qui n'a jamais aussi bien porté son nom, on dialogue avec les esprits dans un blizzard qui vous transperce comme une flèche. Depuis toujours, vous associez les notion de froid et de blancheur ? Que nenni, chez APSE, la glace est noire comme du charbon.

Attention : objet dangereux.






Les liens intéressants :
Le site officiel : http://www.apsemusic.com/
Sur MySpace: www.myspace.com/apse
Le site du label Acuarela Discos : http://www.acuareladiscos.com/

Varions les plaisirs

En attendant que le catalogue de Bnflower s'étoffe un peu, nous avons le plaisir d'accueillir en page d'accueil un nouveau petit lecteur audio qui diffusera en permanence une sélection du label Polyvinyl.
Ce petit gadget restera sur le site pendant au moins une semaine. Ensuite, en fonction de vos propositions ou suggestions, nous accueillerons sans doute d'autres labels.

mardi 14 août 2007

Les live de Nulle Part Ailleurs - épisode 07

Sonic Youth - Sunday (1999)

Celui-ci a une saveur particulière. D'abord, c'est un live de NPA que j'avais enregistré en VHS et que j'ai regardé à en user la bande. J'en connais chaque plan, chaque note, par coeur. Ensuite, Sunday est tiré d'A Thousand Leaves, album que j'ai acheté à sa sortie en 1998 dans un rade de Columbus, Ohio. Souvenir, souvenir. Pour la petite histoire, à l'époque, je n'avais pas encore compris pourquoi certains disquaires américains pouvaient vendre le même CD à deux tarifs différents. C'est comme ça que je me retrouve aujourd'hui avec un CD sur lequel il est écrit "PROMOTIONAL" en grand... mais qui ne m'a coûté que 8 dollars. Enfin, ce live a été capté pendant la tournée au cours de laquelle j'ai pu applaudir Sonic Youth pour la première fois. Je suis même allé les voir à deux reprises sur cette tournée. Depuis, je ne compte plus les tickets de concerts de Sonic Youth que j'ai collés dans mon album spécial...

Tous ces souvenirs dont vous n'avez que faire ne devraient cependant pas nous faire perdre de vue que cette version de Sunday est tout simplement sublime. Le son est d'une qualité remarquable. Seule petite ombre au tableau : quand ça s'emballe, le réalisateur nous fait une fixette sur les guitares. C'est marrant deux secondes, puis ça lasse un peu quand même...


lundi 13 août 2007

Digitalism – Idealism

Même pas mal

2007 a vu défiler sur nos platines des tonnes de beats enjoués. Les prophètes du déhanché et les terroristes des pistes de danse n’auront pas chômé cette année. On avait déjà évoqué les cas de MSTRKRFT et de Justice. On n’a pas eu l’occasion de parler du dernier Chemical Brothers mais on n’en pense pas moins. Prenons maintenant quelques minutes pour aborder Idealism, le premier album du duo allemand Digitalism.
Sorti au tout début de l’été, Idealism ne nourrit qu’un seul but : vous faire danser des heures durant, à en choper des entorses, des élongations, des déchirures des ligaments, des épanchements de synovie et des fractures de la malléole. Ici aussi, l’héritage Daft Punk s’affiche comme sur un étendard (Anything New). Et alors ? Il n’y a pas de honte à revendiquer ses origines.
Et le côté germain dans tout ça, me direz-vous ? Oooh, si on cherche la petite bête, on pourra toujours prétendre que Digitalism emprunte aussi à la froideur electro-pop de ses compatriotes, Kraftwerk en première ligne.
Mais au-delà de ses références, Idealism est avant tout un méchant concentré de bombes electro-rock (Digitalism in Cairo est un modèle du genre) qui reprend également les trois singles qui les avaient révélés au grand public (Idealistic, Zdarlight et Jupiter Room). On bondit, on pogote, on remue, on veille à ne pas (trop) piétiner les pieds du voisin et on jure que jamais plus on ne se moquera des semelles orthopédiques.



Le site officiel : www.digitalism-music.com/

Sur MySpace : www.myspace.com/digitalism
Sur le site du label Kitsuné : http://www.kitsune.fr/music/artist/digitalism

La vidéo de Zdarlight :

vendredi 10 août 2007

Votre photo dans le prochain album de Richard Cheese

On se finance comme on peut. Pour boucler sa compta dans le vert et continuer à bouffer, Richard Cheese met en vente douze espaces dans le livret de son prochain album, Dick @ Nite, à paraître à la rentrée. Trois espaces ont déjà trouvé acquéreur, il en reste donc neuf à adjuger pour la modique somme de... 250 euros chacun. Ce message s'adresse donc aux fans fortunés...

Le lien : http://photo.richardcheese.com

Dick @ Nite sera déjà le septième album studio du crooner psychopathe Richard Cheese, qui n'hésite jamais à lancer les idées les plus farfelues pour le plus grand bonheur de ses fans. Dernier exemple en date : un grand concours pour savoir qui allait mettre au monde l'enfant le plus chanceux de Richard Cheese. Les mères qui ont accouché le 07/07/2007 et qui peuvent prouver que Dick en est le père pouvaient prétendre à un prix spécial à remettre lors d'un concert donné à Vegas... mais malheureusement sold out. Vous parlez d'un timbré...

Le site officiel : www.richardcheese.com

mercredi 8 août 2007

65DaysOfStatic – The Destruction Of Small Ideas

L’effet Passoa*

C’est une drôle de sensation, mais nous l’avons déjà tous vécue. C’est comme l’histoire de ce gars qui raffolait du Passoa, qui en prenait comme apéro à chaque fois qu’il dînait au restaurant, mais qui, après un barbecue (viande mal cuite ? marinade trop chargée à l’ail ? rosé coupé à l’antigel ?) s’est vu remettre tout le repas dans la cuvette des toilettes. L’horrible mixture avait beau se composer principalement de morceaux de merguez et d’herbes de Provence, ce sont les effluves des deux malheureux verres de Passoa qu’il avait bus pour l’apéro qui ont envahi la salle de bain pendant trois jours. Pièce qu’il a d’ailleurs fallu aérer abondamment et récurer deux fois au Mr. Propre fraîcheur lavande pour se débarrasser des odeurs d’apéritif tropical coupé aux acides gastriques. Depuis, rien que la photo d’une bouteille de Passoa dans un folder publicitaire lui donne des hauts le cœur.

C’est exactement ce que je ressens quand on évoque aujourd’hui le cas de 65DaysOfStatic. Il y a environ deux ans, sur les conseils avisés d’un ami, je découvrais amusé One Time For All Time, deuxième album de ces quatre Britanniques qui essaient de convaincre la planète que le post-rock est tout sauf une musique d’ascenseur. Pari réussi puisqu’ils parviennent à faire cohabiter sur un même titre leurs guitares spatiales et des sons plus durs tirés d’une boîte à rythmes et vaguement inspirés des maîtres du genre que sont Roni Size et Aphex Twin. Le résultat n’avait rien d’honteux et je m’étais laissé enthousiasmer par le côté explosif de la chose.

Quelques semaines plus tard, l’Ancienne Belgique accueillait une soirée se voulant post-rock, avec à l’affiche des groupes pourtant aussi variés que Grails, les démoniaques Wolf Eyes, Akron/Family, Mogwai et, bien évidemment, nos amis de 65DaysOfStatic. C’est précisément ce soir-là que se produisit l’effet Passoa. Sur scène, 65DOS avait beau maltraiter ses guitares comme une bande de possédés, je ne parvins jamais à adhérer à leur set. Pire, les samples, qui m’avaient pourtant paru discrets sur album, semblaient cannibaliser le son des autres instruments, au point de semer sérieusement le trouble dans mon esprit : ces quatre zigotos seraient-ils en train de nous faire du playback façon « Dix qu’on aime » ? J’en doute mais alors pourquoi leurs mouvements sur leurs guitares ne correspondaient en rien à la musique qui me parvenait ? Justement parce que les samples occupaient peut-être trop d'espace… Ajoutons à cela une attitude de boys band à guitares et leur compte était bon. Entre eux et moi, ça commençait à sentir le (Passoa) roussi.

De retour dans la voiture, je m’étais repassé le CD pour vérifier si l’omniprésence des samples en live était aussi perceptible sur disque. Le premier morceau passa difficilement ; à la moitié du deuxième, la nausée commença à m’envahir. Effet Passoa…

Et aujourd’hui, voici que 65DaysOfStatic est devenu un groupe plutôt hype, à l’affiche de tous les festivals, et qui collectionne les éloges, même de la part des sites et des magazines les plus respectables. Les prestations live de 65DOS étonnent, ébouriffent et suscitent l’adhésion générale. Mais merde, c’est moi contre le reste du monde ou quoi ?

Du coup, je me suis forcé à écouter ce nouvel album dont j'ai lu tant de bien pour en avoir le cœur net. Comme je l’écrivais plus haut : la musique de 65DaysOfStatic n’a rien d’honteux. Mais je n’arrive plus à l’apprécier, même avec la meilleure volonté du monde. C’est pareil pour le gars qui a vomi son Passoa : il ne vous dira jamais que c’est une boisson dégueulasse mais, par contre, il sait qu’il n’y touchera plus jamais de son vivant.

Alors je n’ai qu’un conseil à vous donner : écoutez 65DaysOfStatic sur MySpace et faites-vous votre propre opinion. Mais quoi qu’il en soit, évitez de m’en servir pour l’apéro ou c’est votre moquette qui en pâtira.

* fonctionne également avec de l'Amaretto, de la Blanquette de Limoux ou de la sauce Bicky.

Les liens intéressants:

Le site officiel : www.65daysofstatic.com/
Sur MySpace : http://www.myspace.com/11488230

Et une vidéo en live pour les fans :

mardi 7 août 2007

Les live de Nulle Part Ailleurs – Episode 6

Treponem Pal – Renegade (1996)

***article publié par Niaco***

C’est fou, j’étais persuadé que le nom du groupe avait été choisi pour son pouvoir de suggestion : moi quand on me dit « Treponem Pal » je pense tout de suite à de la cervelle éclatée à coups de gourdin et à un supplice bien connu qui trouve son fondement dans celui de la victime. En fait pas du tout : « Le nom est un jeu de mot autour de la bactérie Treponema Pallidum : le tréponème pâle, responsable de la syphilis, chez l'Homme ». Merci Wikipedia.

Le groupe a connu un certain succès international et accompagné des groupes comme Prong, les Young Gods ou encore Nine Inch Nails en tournée. Il a vu défiler pas mal de musiciens, dont Fergusson de Mass Hysteria, avant de se dissoudre en 1999. Reformé en 2006, le « groupe majeur de la scène française de métal industriel » a repris le chemin de la scène et des studios (parfois je me demande ce que je ferais sans Wikipedia).

Mais Treponem Pal c’est surtout la célèbre « ‘stouquette » des Guignols de L’Info : au cours de la prestation du groupe sur NPA, le travesti, déjà pas piqué des vers, qui accompagne les musiciens s’est rappelé qu’un mec à poil c’est toujours marrant, surtout à 8 heures du soir à la télé. 24 heures et un blâme du CSA plus tard, les Guignols s’emparaient de l’épisode, et l’expression anxieuse de la marionnette d’Alain De Greef passait dans le vocabulaire.

A ne pas rater sur la video : la tronche d’Eva Herzigova qui hésite entre trouver ça un peu comique ou complètement lamentable, et la super vanne de Gildas, d’ordinaire moins grivois.




Les liens intéressants

http://www.myspace.com/treponempal
http://fr.wikipedia.org/wiki/Treponem_Pal (faut citer ses sources...)

dimanche 5 août 2007

Première sélection musicale

Ambiance, ambiance...

Voilà, je me suis enfin décidé à installer le petit lecteur de fichiers audio de BnFlower. Pour ceux qui avaient manqué le premier épisode (ou plutôt le pilote pour être tout à fait correct), BnFlower est un site qui propose d'utiliser la blogosphère pour diffuser des artistes indépendants. Par une petite manipulation, les blogueurs accueillent sur leur page un lecteur audio et sélectionnent ensuite dans le catalogue de BnFlower les morceaux qu'ils souhaitent diffuser sur leur site.
J'ai donc rapidement opéré une première sélection mais j'avoue que je n'ai pas eu le temps d'écouter grand chose. Il faut dire que le catalogue est particulièrement bordélique avec des tags qui se recoupent et qui ne sont pas toujours très bien référencés.
Enfin, voilà. Le truc est là. Je voulais surtout m'assurer que ça fonctionnait. Si vous constatez des problèmes, n'hésitez pas à me le signaler.
Dès que j'aurai eu un peu plus de temps pour fouiller dans le catalogue, j'essaierai de passer à une sélection un peu plus pointue. J'en profiterai aussi pour choisir un lecteur un peu moins laid. J'ai pris celui-là par défaut mais je me rends compte qu'il est particulièrement immonde. Il y en a de plus jolis... Ouf!

Le lien intéressant :
http://bnflower.com/

samedi 4 août 2007

Klima - Klima

Fonte des glaces


Klima est le projet solo d'Angèle David-Guillou, chanteuse française mais sans accent, exilée à Londres et déjà croisée au sein de Ginger Ale et Piano Magic. Pour cette première traversée en solitaire, Angèle pose sa voix somptueuse sur 11 perles pop arrangées par Guy Fixsen (membre Laïka et accessoirement producteur des Breeders et de My Bloody Valentine).
Après une première écoute distraite, j'étais tenté d'oublier cet album aussi facilement que les ballades lounge de Nouvelle Vague. Bien mal m'en aurait pris, car ce n'est qu'au bout de trois ou quatre passages que ce disque a commencé à se dévoiler. Premier motif de satisfaction : la voix d'Angèle David-Guillou passe sans problème du chant monotone de Charlotte Gainsbourg (Why does everything have to end?) aux excentricités de Björk (Neverending). Le grand écart peut étonner. Deuxième richesse de Klima : la diversité des ambiances. Si The Lady Of The Lake évoque la pop des années 80 (il y a quelque chose dans le rythme qui me rappelle inlassablement Ashes To Ashes de Bowie), une chanson comme Her Love is Happy cache derrière la naïveté de son titre une merveilleuse ode à la douceur, aromatisée de quelques notes de piano et de xylophone. A l'opposé, sur The Third Man, Klima fait appel à des guitares plus tranchantes et à une rythmique électro plus appuyée. De son côté, Your Game is Over privilégie l'électro-folk façon Tunng. Pour terminer l'album en beauté, Angèle revient à l'essentiel sur The Damage is done : arpèges de guitare et voix d'ange. Je fonds...
Au-delà de ses taches de rousseur, de ses yeux bleus et de son sourire qui me rappellent vaguement quelqu'un, Klima m'a touché droit au coeur. Ses chansons vous promènent, vous envoûtent et rendent les jours pénibles un peu moins pénibles.

Klima se produira gratuitement le 29 août au Parc Royal de Bruxelles dans le cadre du festival Feeërieën.






Les liens intéressants:

Sur MySpace: www.myspace.com/contactklima
Klima sur le site du label Peacefrog : http://www.peacefrog.com/artists/?view=80
Une longue interview d'Angèle David-Guillou : http://atticawebzine.chez-alice.fr/itwklima.html

vendredi 3 août 2007

Benno salaud!

Tranche de vie dans un magasin de meubles suédois

Je n'ai pas l'habitude de raconter ma vie sur ce blog, donc aujourd'hui, je vais y aller franco. Replantons le décor : en congé depuis presque trois semaines, je profite de ces instants loin du bureau pour préparer l'arrivée d'un heureux événement en septembre. Programme musclé depuis la mi-juillet : détapissage, ponçage, démontage de cloison, pose de fibre de verre, nouvelles peintures, etc. Je ne sais plus si je suis déjà fatigué ou si je suis encore crevé. Et dire que le nouvel escalier n'est pas encore arrivé...
Il faut donc que la maison soit nickel pour la naissance de la petite qui élira domicile dans ce qui me servait jusqu'à ce matin de bureau. C'est la première, il ne faut pas avoir peur des sacrifices. Le bureau est donc descendu d'un étage dans une grande pièce de la maison qui servait depuis un an de grand grenier plein de grande poussière. Pour remeubler tout ça, un détour par un grand magasin de meubles en kit suédois s'imposait. Madame me fit judicieusement remarquer que c'était l'occasion ou jamais d'investir dans un range CD modèle semi-remorque, histoire de débarrasser les dizaines de boîtiers qui traînent sur la commode, sur la table de nuit, sur la cheminée, dans la cuisine, sur la bibliothèque, sur la table de la salle à manger, à côté du lecteur de DVD et, surtout, dans la portière de sa voiture. Excellente idée...
Fin d'après midi, le voyage fut serré dans la citadine, mais nous voici de retour dans notre chez nous, plus lourds d'une soixantaine de kilos de meubles en faux bois rangés dans 5 boîtes en carton, et plus légers de quelques euros seulement. Aaaaah, ces Suédois!
A mon plus grand plaisir, j'ai opté pour le modèle Benno, une tour haute de près de deux mètres, capable d'emmagasiner 202 CD. Comme j'avais vu grand, j'en ai carrément pris deux. A 39 euros pièce, ce serait con de ne pas en profiter. On déballe les bêtes, on décrypte les plans, on grogne un peu sur les vis qui n'entrent jamais dans les trous (forcément puisque ce n'est pas le bon trou) et voilà les deux range CD fièrement érigés à côté de leurs soeurs bibliothèques. Vite, vite, on va enfin pouvoir vider ces horribles caisses et remplir les nouvelles étagères. Deux minutes plus tard : l'horreur. Une après-midi passée entre les mioches qui sautent sur les matelas, 78 euros et 30 bornes d'autoroute avec une vision réduite à un demi pare-brise n'auront pas suffi à vider mes caisses. A mon plus grand étonnement, les 404 emplacements de la famille Benno ont tous trouvé acquéreur plus vite que prévu. Il me reste donc encore une caisse remplie de CD et trois autres pleines de vinyles (mais ceux-là ont obtenu l'asile sur l'autre achat de cet après-midi, le célèbre Lack). Le pire dans cette histoire, c'est qu'il va falloir se refarcir le magasin suédois, d'autres mioches qui hurlent en escaladant une cuisine rouge vif et qu'il faudra de nouveau se retaper le chemin plié en deux, bien coincé entre le siège, le volant et un carton de deux mètres de long, à du 90 sur l'autoroute.
En attendant, il y a toujours autant de CD qui traînent sur la commode, sur la table de nuit, sur la cheminée, dans la cuisine, sur la bibliothèque, sur la table de la salle à manger, à côté du lecteur de DVD et, surtout, dans la portière de la voiture de madame.

mercredi 1 août 2007

Les live de Nulle Part Ailleurs - épisode 05

Valérie Lemercier - Goûte mes frites (1996)

En 1996, quatre ans avant la mise en musique des textes de Michel Houellebecq, Bertrand Burgalat sort sur son label Tricatel l'album Valérie Lemercier chante. Délice de pop kitsch et rétro, le single Goûte mes frites s'écoute toujours avec autant de plaisir. A peine quatre minutes de bonheur dans un univers où l'on prend son café en terrasse attablé avec les Demoiselles de Rochefort pendant que Fantomas commande un demi accoudé au zinc.