dimanche 29 juin 2008

Arrache totale !

Ce petit film s'adresse à deux catégories de personnes :

Primo, les mordus de Mons.
Ceux pour qui une soirée est un échec si chacun ne se descend pas une 75 cl de Moinette au Ropieur pour l'apéro.
Ceux qui, à une époque, auraient préféré arriver en retard à leur propre mariage plutôt que rater un karaoké jusque 3h du matin à la Paile d'Or.
Ceux qui savent qu'il existe une Rue de la Pisse qui n'est reprise sur aucune carte.
Ceux qui savent qu'une mitraillette chez Bily est deux fois meilleure quand elle se déguste au lever du soleil.

Secundo, les autres.
Ceux qui savent apprécier un documentaire court.
Ceux qui savent reconnaître un personnage attachant, bien que pittoresque.
Ceux qui aiment les belles histoires, même celles qui se terminent mal.
Ceux qui recherchent de l'authenticité.
Ceux qui pensent que les frères Dardenne n'ont rien inventé.
Ceux qui se contentent de belles images, sans se sentir obligés de juger.

Regarder le film :





Le lien vers d'autres documents : http://www.champi.be/
(c) Photo : Gaël Guitteny

mercredi 25 juin 2008

Paul Auster – The Inner Life of Martin Frost



Mardi dernier, Paul Auster, THE Paul Auster, était de passage à Bruxelles pour présenter son nouveau film, ainsi que son dernier bouquin. La Cinémathèque royale avait eu la succulente idée d’inviter l’auteur pour une soirée spéciale au Bozart. Au programme : un peu moins d’une heure de discussion entre Polo et une journaliste, suivie de la projection de The Inner Life of Martin Frost, quatrième film estampillé Paul Auster après Smoke, Blue In The Face et Lulu On The Bridge, même si pour les deux premiers, ce n’était pas lui qui était derrière la caméra.

Je ne pouvais évidemment pas passer à côté de cet événement.

Première partie : l’entretien.
En deux secondes et six centièmes, Paul Auster balaye d’un revers de la main le doute que Thierry Coljon avait semé dans mon cœur fragile : il a bel et bien plus de conversation que ce que le titre « Paul Auster : j’ai honte de ce que Bush a fait » laissait penser. Ouf, je respire. Une interview, même de l’auteur de la trilogie new-yorkaise, n’est parfois que le reflet de la profondeur d’esprit de celui qui pose les questions. Pour le même prix, on aurait pu avoir « Je suis contre le SIDA », « La guerre, c’est mal » ou « J’adore les frites ».

L’église replantée au milieu du village, on peut enfin parler films et bouquins entre adultes, hocher la tête en se caressant le menton, sourire quand le voisin rit à gorge déployée, grincer des dents quand le même voisin applaudit une demi-vanne.

On apprend donc que Paul Auster se promène toujours avec un stylo mais sans carnet, qu’il note ses idées sur un paquet de cigares hollandais, qu’il écrit ses livres comme on les lit, c’est-à-dire en assemblant les pièces éparpillées d’un puzzle. Ses premiers souvenirs littéraires remontent à ses huit ans et il n’a pas de préférence entre écrire un livre ou réaliser un film. Cool…

Devant une foule ahurie, la journaliste pose des questions sur l’œuvre d’Hector Mann, le personnage central du Livre des Illusions et frôle le ridicule en demandant à Paul Auster s’il a vraiment vu les films de Mann. « Hector Mann doesn’t exist. I made him up. » Oups, la boulette. A sa place, j’aurais quitté la scène en larmes.

Seconde partie : le film.
Smoke se basait sur le conte Augie Wren’s Christmas Story, une commande du New York Times. The Inner Life of Martin Frost repose sur un chapitre du Livre des Illusions. Paul Auster le décrit comme un film bizarre, « the story of a guy who writes stories about a guy who writes stories.” Et résume sa motivation d’écrivain-cinéaste en une seule phrase, très juste : “Stories don’t kill you”.

Huis clos tourné pour une poignée de dollars, monté avec une voix off, The Inner Life of Martin Frost raconte les errements d’un écrivain parti s’isoler dans une maison de campagne pour retrouver l’inspiration. Il se réveille un matin avec une inconnue dans son lit, dont il va rapidement tomber amoureux malgré un premier contact assez rugueux.

Voilà pour le décor. On est assez loin du quasi documentaire des fresques new-yorkaises qu’étaient Smoke et Blue In The Face. On se trouve au contraire dans un registre qui me plait moins chez Paul Auster, celui de l’écrivain qui raconte l’écrivain, de l’inspiration qui s’écrit à la première personne.

J’y suis allé avec plusieurs amis, dont les avis après la projection étaient assez contrastés : soit on a adoré, soit on trouvé ça mou du genou… ce qui est mon cas. C’est plein d’humour et c’est vrai qu’on se marre bien par moments, mais dans l’ensemble, j’ai quand même regardé trois fois ma montre. C’est un signe qui ne trompe pas : je me suis un peu fait chier. Ce n’est pas carrément nul non plus, mais comparé à ce que j’avais ressenti en lisant Leviathan ou Mr. Vertigo, ou en regardant Smoke ou Lulu, ici je suis resté sur ma faim.

Mais bon, je ne vais pas bouder mon plaisir quand même : j’ai vu Paul Auster (de loin) et rien que ça, c’est la certitude d’une très bonne soirée que je n’oublierai jamais. J’ai snobé la séance de dédicaces parce que ce n’est pas mon truc et qu’il y a avait trop de monde. Je me dis que s’il y a un Dieu, un jour, j’entrerai chez un disquaire et je tomberai nez à nez avec Polo qui me demandera ce que je pense de 31knots ou David Bowie. Je lui répondrai : « Pépère, je t’invite à becter parce qu’on a des choses à se raconter tous les deux. »

Regarder la bande-annonce :

mardi 24 juin 2008

En roue libre



Je suis fatigué. J'ai chaud et mal au dos. Je travaille comme un âne. Un jour, j'avais 28 ans et 360 jours. Le lendemain, j'en avais 29 et 10 jours. Entretemps, le vide, le néant, l'amnésie. Il y a eu des Thalys très tôt le matin dans un sens, et des Thalys tard le soir dans l'autre sens. Il y a eu aussi des discussions avec des gens qui savent tout mieux que tout le monde.

Parisien, tête de chien.
Bruxellois, trois petits pois.

Il y a toujours un ostéopathe qui s'occupe de mes ligaments. C'est tellement douloureux que je lui ai déjà avoué le meurtre de Kennedy.

Il y a eu un excès de vitesse en rentrant d'un week-end sur la Côte d'Opale. J'ai même dû pour la première fois demander conseil à un avocat pour gérer un huissier de justice qui me réclame le paiement de factures vieilles de deux ans. J'ai arrêté de compter mes cheveux gris. Je vieillis. Et je suis fatigué.

Les vacances approchent et chaque année, c'est la même chose : je me mets en roue libre pour ne pas passer l'été dans la voiture-balais. Je suis tellement fatigué, "scran" comme on dit dans le Borinage... ce qui explique le calme plat de ce blog ces derniers temps.

Il y a aussi la Wii qui commence à prendre de la place et le deuxième tome de Millénium que j'ai pratiquement terminé. Dès que j'aurais avalé le troisième, je reprendrai une vie sociale.

Je ne voulais pas laisser le blog dépérir. J'ai pris mon manque d'imagination à deux mains, j'ai ouvert Google Images et lancé une recherche sur "photo". Le premier résultat est toujours très poétique. CQFD : une chenille.

Dès que j'aurai récupéré un rythme humain, je te parlerai du dernier album d'Amen Ra, du nouveau film de Paul Auster, de la future élection de Barack Obama et de l'excitation croissante à l'idée de revoir Radiohead à Arras.

Finalement, ça va déjà mieux : ça fait plaisir de te revoir. Mais t'as pas l'air de péter la forme non plus.

mardi 10 juin 2008

Motorpsycho - Little Lucid Moments

Avec bientôt 20 ans de carrière au compteur et une discographie aussi longue qu'une grève des cheminots, Motorpsycho arrive encore à pondre des perles. Evidemment, avec un style aussi caractéristique, on ne s'attend plus à de grandes surprises. C'est pourquoi, quand Motorpsycho sort une nouvelle galette, je ne me précipite pas dessus comme une bête affamée.

Grave erreur, puisque ce nouvel album est à ranger dans la catégorie des grandes fournées. On reste bien sûr dans le registre d'un rock psyché toutes guitares en avant, qui fait vroum vroum cheveux au vent et lunettes noires sur le pif. Mais la structure de cet album est, elle, d'une précision diabolique. Découpé en quatre morceaux (dont un premier qui dépasse les vingt minutes), Little Lucid Moments rappelle que Motorpsycho maîtrise parfaitement tous les gimmicks du rock des seventies, sans pour autant tomber dans l'excès kitsch.

J'avoue toutefois qu'il m'a fallu une bonne dizaine d'écoutes pour que l'évidence me saute aux oreilles : mais pardi, cet album n'est finalement qu'une longue chanson, d'une cohérence à couper le souffle, sans le moindre temps mort. Tous les abrutis qui osent prétendre que le rock serait un art mineur (et qui ont raison dans 99 % des cas) devraient se précipiter sur ce disque et entamer leur pénitence.

Le son est tellement vintage que c'est un crime de l'écouter sur un autre support qu'une cassette.

Pour la petite histoire, avant leur concert d'1h45 l'an dernier sur la grande scène de Dour, l'an dernier, Pompon les présentait comme "le meilleur groupe de rock européen actuel". Je n'ai toujours pas compris ce que c'était censé signifier...

Les liens intéressants :
Motorpsycho sur MySpace: http://www.myspace.com/motorpsychopage
Le site officiel : http://motorpsycho.fix.no/

samedi 7 juin 2008

Jamie Lidell suit Elton John

Si tu en doutais encore, tu en as maintenant la preuve irréfutable : Jamie Lidell n'a pas son pareil pour prendre tout le monde à contre-pied. Nouvel épisode des frasques de l'icône de la soul blanche : une tournée qui inclut des dates assez prévisibles (parmi lesquelles le Pukkelpop fin août) mais aussi et surtout l'annonce qu'il assurerait la première partie de la tournée britannique... d'Elton John.

Toujours là où on ne l'attend pas.

La vidéo de Another Day :



Les sites officiels :
http://www.jamielidell.com/
http://www.eltonjohn.com/

jeudi 5 juin 2008

MGR vs. SirDSS - Impromptu

Un jeudi de juin sous la pluie

Ce midi, il pleuvait à grosses gouttes. J'avais oublié chez moi mon disque dur portable et l'après-midi au bureau s'annonçait plus longue que prévu. Il me fallait un bon CD pour m'assurer un atterrissage en douceur. Je suis donc allé chercher la perle rare dans le rayon Hard Rock/Metal d'une enseigne allemande.

J'avais un peu de temps devant moi. J'ai donc amassé toutes les pochettes qui attiraient mon regard et j'ai écouté les 30 premières secondes de chaque album en attendant de tomber sur l'objet du désir. J'avais une idée assez précise de ce que je cherchais : quelque chose de sombre, lent, répétitif, bruyant mais pas trop lourd. Un truc à la Earth ou Rothko.

J'ai eu droit à toutes les variantes de black metal scandinave et de punk à roulettes avant de tomber sur ce CD. Pochette pleine de promesses. Artiste au nom imprononçable. Le petit label discret au dos du boîtier qui indique que l'oeuvre est sortie chez Neurot, la boîte des Neurosis, Red Sparowes, etc. J'ai rapidement fait défiler les quatre titres de l'album, juste par principe parce que je savais que je tenais en main ce que j'étais venu chercher.

Hop, à la caisse.

Mon après-midi a été rythmée - un bien grand mot - par ces longues plages atmosphériques où s'entremêlent larsens, guitares acoustiques et grondements de tonnerre. Point de batterie, point de structure bien établie, juste quatre longues digressions improvisées, parfaites pour accompagner un jeudi pluvieux.

La petite recherche sur le net m'a appris que derrière le pseudo de MGR se cache le guitariste d'Isis Mike Gallagher, ici accompagné de David Scott Stone (SirDSS), un musicien qui a déjà gratté ses cordes aux côtés des Melvins ou de Merzbow.

Ah oui, cet album est sorti il y a tout juste un an. Mais franchement, on s'en balance.

Les liens intéressants:

La page de MGR vs. SirDSS sur le site de Neurot : ici.
Le site de MGR : http://mgrsounds.com
SirDSS sur MySpace : http://www.myspace.com/sirdsssound
Ecouter l'album sur Last.fm : ici