dimanche 26 avril 2009

Kafka à la Fnac

Je ne sais plus si j’ai déjà écrit à quel point je n’aimais pas la Fnac (de Bruxelles).

Primo, tout y est fait pour qu’une chatte y perde ses petits. A peu près tous les trois mois, on a droit à une réorganisation des rayons toujours moins logique que la précédente. En ont ainsi fait les frais le rayon « labels indépendants », puis le rayon « labels belges » et, plus récemment, le rayon « Hard’n’Heavy » réduit à peau de chagrin. Niveau musique, je suis résigné : je n’y trouve plus jamais ce que je cherche. Ne parlons même pas des DVD ou des bouquins pour lesquels une boussole est devenue nécessaire. Cerise sur le gâteau : les BD sont rangées alphabétiquement par titre ou par auteur selon les cas. C’est tellement plus gai de perdre une demi-heure accroupi sur une moquette dégueulasse.

Secundo, la politique des prix de la Fnac m’a toujours laissé perplexe. Exemple du jour : 22,50 euros pour L’Imprudence de Bashung, c’est quand même terriblement opportuniste.

Tertio, puisqu’on n’y trouve ni le beurre, ni l’argent du beurre, on aurait pu espérer obtenir le sourire de la crémière. C’était sans compter sur le responsable du service après-vente qui refusa ce matin de reprendre le câble coaxial que j’avais acheté il y a 10 jours et qui n’était pas compatible avec mon matériel. J’avais le ticket de caisse, je l’avais remis dans l’emballage d’origine mais Monsieur ne voulait rien entendre.

- Désolé Monsieur, mais l’emballage est abîmé.

- Forcément, c’est emballé hermétiquement, votre truc. On est obligé de le découper pour l’ouvrir.

- Oui mais on ne peut plus rien en faire s’il est abîmé.

- Je comprends. Mais comment voulez-vous que je teste le câble sans ouvrir l’emballage ?

- Il est possible de l’ouvrir en glissant la lame d’un cutter entre les deux couches de plastique. Ça nous permet après de le recoller et de le remettre en rayon. Mais la politique de la maison, c’est que si l’emballage est ouvert et abîmé, on ne reprend pas l’article.

- Mais la politique de la maison vise certainement les gars qui achètent des CD et des DVD pour les copier et les ramener le lendemain.

- Ben oui…

- Et comment voulez-vous que je copie un câble ?

- Là n’est pas la question : emballage abîmé, on ne reprend pas. Ça nous coûterait trop cher.

- Mais vous avez une assurance pour couvrir les dégradations. D’ailleurs, la prime d’assurance est forcément répercutée dans le prix des articles. Donc au final, c’est moi, le consommateur, qui paie l’assurance. Donc vous devez reprendre mon câble !

- Non, on n’a pas d’assurance. Trop cher. Par contre, en glissant la lame d’un cutter…

- Oh, ça va, hein ! Et il y a sans doute plein de gens qui ouvrent les emballages de câbles en « glissant la lame d’un cutter entre les deux couches de plastique » ?

- Oui, de plus en plus.

- Là vous êtes de mauvaise foi…

- Bon, ok, pour tout vous avouer, on a décidé d’être très chiant sur le retour des objets. Ça représente une économie de 80.000 euros pour nous…

- Vu comme ça alors…

Donc voilà, je n’irai plus à la Fnac.

Toutefois, ce matin, c’était la journée « adhérents » avec une réduction de 10 % (convertie en points sur la carte, bien sûr) sur tout le magasin pour les titulaires de la carte Fnac. Il se fait que j’en possède justement une. Mon ex-employeur nous la proposait à 5 euros pour 3 ans. J’en ai profité avant de démissionner…

De surcroît, il me restait une gift card avec un crédit de 94 euros à dépenser. Donc on attaque les achats : quelques livres, un nouveau disque dur et le bon câble pour mon lecteur de DVD. Je prends bien soin d’arriver à la somme le plus proche possible des 94 euros. Je ne voudrais pas trop participer à la marge bénéficiaire gonflée par un service après-vente criminel…

A la caisse, c’est le bordel intégral. A quoi bon ouvrir un dimanche si c’est pour ouvrir 5 caisses ? Quand arrive mon tour après un bon quart d’heure d’attente, on passe en mode « surréalisme bruxellois » : suite à un problème technique, les cartes Fnac ne fonctionnent pas aujourd’hui. Pour bénéficier des 10% de réduction, il faudra revenir plus tard avec le ticket de caisse. Ben tiens… Là, ça sent franchement le foutage de gueule. Une journée « adhérents » sans les cartes d’adhérents : je rêve…

Comme les bonnes nouvelles n’arrivent jamais seules, la caissière m’annonce, après avoir pointé tous mes achats, que les gift cards ne fonctionnent pas non plus ce dimanche. Je commence tout doucement à perdre patience lorsque la caissière me demande ce que je propose comme solution.

- Heu… Je ne vais quand même pas résoudre moi-même vos problèmes techniques, si ?

- Mais si les gift cards ne fonctionnent pas, on ne peut rien faire pour vous. Autrement, vous payez cash et vous gardez votre carte pour un futur achat.

- Pas question. J’avais prévu de dépenser 94 euros chez vous et puis basta. C’est un peu facile d’essayer de me faire dépenser le double sous prétexte de problèmes techniques, comme par hasard le dimanche de la journée « adhérents ». Ou alors, je paie cash. Je reviens plus tard cette semaine quand les gift cards fonctionneront et vous me remboursez en liquide le crédit qu’il me reste.

- Ça, ce n’est pas possible monsieur.

- Dans ce cas, vous pouvez annuler tous mes achats. Ciao.

Je me casse. Ils commencent à m’énerver ceux-là.

Je file au service clientèle en mode scandale : ils font de la pub à toute berzingue pour la journée adhérents, j’ai droit à mes 10% de réduction sur les 94 euros de crédit qu’il me reste, j’exige de pouvoir en profiter aujourd’hui. Les pannes informatiques, ce n’est pas mon problème.

On me propose plusieurs solutions (« revenez demain » par exemple) mais, dans chaque cas de figure, je me fais entuber des 10% auxquels j’ai droit en tant que titulaire de la carte. Allez hop ! « Le responsable, s’il vous plaît ? »

Encore quelques longues minutes de palabres et on arrive enfin à une solution qui peut satisfaire les deux parties. En examinant le ticket de caisse que j’avais ramené pour échanger mon câble coaxial (souvenez-vous…), on déduit qu’il restait au 14 avril 94,43 euros de crédit sur ma gift card. Vu que je suis passablement remonté, personne n’ose remettre en cause ma bonne foi. On dira que je n’ai plus touché à la carte depuis lors (ce qui est vrai en plus…) Impossible à vérifier puisque les lecteurs de cartes ne fonctionnent plus. Nous convenons alors d’un échange sous la forme de chèques cadeau pour un montant de 95 euros. Pour la forme, je leur crache 57 centimes. Le compte est bon.

Nous voilà donc revenus à la case départ. Etant donné que j’avais lâchement abandonné tous mes achats à la caisse dans un mouvement d’humeur, je repars à la chasse aux bonnes affaires. J’emplis mon panier, refais le plein. Il ne me manquait plus que mon livre « Bruxelles insolite et secret». J’arrive dans le rayon « guides touristiques » et je vois une vieille bique qui s’agrippe au dernier exemplaire de mon précieux guide… et l’enfourne dans son panier. Grrrrrrr, salope…

Allez, c’est reparti pour un quart d’heure d’attente à la caisse. Quand arrive mon tour, la caissière s’écrie « Ô, les lecteurs de cartes fonctionnent de nouveau ! »

Grrrrrrrrrrr… Tout ça pour ça, bordel de merde !!! Je fouille mon sac à la recherche d’un fusil à pompe. Je suis prêt à exploser la tête du premier qui moufte. Mais pas de bol : pas d’arme à feu dans mon sac.

Bon, restons calmes, je n’irai plus à la Fnac. Le sac à dos bien rempli sur les épaules, je quitte cet endroit de malheur. La fin des aventures ? Mais non, tonton !

« Bip Bip Bip. »

Le sac de la dame qui me précède affole les détecteurs antivol au moment de sortir. Arrive mon tour : Bip bip bip.

Ooooooh putain, ce n’est pas mon jour. Je vais choper le gardien et le mordre au cou si je ne suis pas sorti d’ici dans 2 minutes montre en main.

Il arrive, il commence à fouiller le sac de la pauvre dame. Bip bip bip. C’est incroyable : après les caisses, ce sont maintenant les bornes antivol qui déconnent ! Concert d’alarmes à Bruxelles. Le gardien ne sait plus où donner de la tête. Ça sonne de partout, il est complètement débordé. Je lui tends mon sac dans un soupir qui en dit long sur la matinée que je viens de passer dans son magasin, les yeux pleins de haine. « Bah, allez, vous pouvez y aller » qu’il me dit. Merci M’sieur.

Voilà pourquoi je n’irai plus à la Fnac. En tout cas pas tant que les 80.000 euros ignoblement économisés par le service après-vente n’auront pas été réinvestis dans le réseau informatique ou dans le système antivol.

Et après on viendra nous dire que le disque se vend mal…

samedi 25 avril 2009

Daniel Kehlmann - Gloire


Présenté comme un “roman en neuf nouvelles”, Gloire brosse neuf tableaux entrelacés dans lesquels les personnages se croisent au hasard de séminaires, de voyages et de coups de téléphone. Toute l’intrigue part d’une erreur technique qui m’aurait rendu vert de rage : un homme se décide enfin à acquérir son premier téléphone portable mais reçoit un numéro déjà attribué à quelqu’un d’autre. A force de recevoir des appels qui ne lui sont pas destinés, il se prend au jeu, usurpe l’identité téléphonique de son «alter abonné» et s’amuse à s’engueuler avec des amis qui ne sont pas les siens et à poser des lapins à ses maîtresses.

Tel est le point de départ de Gloire qui nous emmène ensuite évidemment sur les traces du propriétaire initial du numéro de téléphone, un célèbre acteur en pleine déprime depuis que ses amis ne l’appellent plus. Nous voilà donc embarqués en plein récit kafkaïen où chacun se bat pour défendre sa propre identité. Les sosies remplacent les originaux, les personnages de fiction interpellent leur créateur et les implorent d’intervenir sur le cours de l’histoire et, toujours, ces foutus téléphones portables qui déconnent.

Petit détail croustillant : dans chaque nouvelle, les personnages lisent le même auteur illuminé sud-américain épris de spiritualité (toute ressemblance…) qui, un peu plus loin, devient le personnage central d’un récit hilarant de cynisme (Réponse à l’abbesse).

Ça se lit en un clin d’œil (même pas 200 pages), c’est drôle, frais, plein d’ironie mais aussi parfois angoissant (cette pauvre dame qui se retrouve paumée dans une ex-République soviétique après s’être fait faucher son sac et ses papiers).

Ça m’a donné envie de me plonger tête la première dans les autres romans de ce jeune auteur allemand.

Le lien :


Daniel Kehlmann chez Actes Sud : http://www.actes-sud.fr/auteur.php?id=524

mardi 21 avril 2009

Pixies or not Pixies?

Le nouvel album studio des Pixies, c’est un peu comme les tueurs du Brabant wallon. A force de le chercher partout, on risque surtout d’exhumer des tombes mérovingiennes.

A peu près toutes les trois lunes et demie, un illuminé prétend avoir vu l’homme qui a vu l’ours qui a entendu José Happart parler anglais. Mais quand on les approfondit, les fouilles font toujours chou blanc.

Un jour pourtant, un lien se met à circuler, à enflammer les forums, à embraser les blogs. En moins de 24 heures, l’association des mots Pixies et Minotaur génère déjà plus de 24.000 résultats sur Gougueule.

Des gens se mettent à rêver. D’autres hurlent au canular. Et entre les deux, les pisse-vinaigre (fuck la nouvelle orthographe) diront que, de toute manière, même si c’était vrai, ce sera forcément une bouse.

Et puis, une vidéo tombe du ciel et lève le voile sur l’inavouable :





Le lien :

http://www.myspace.com/pixies

dimanche 19 avril 2009

Grand Duchy - Petits Fours


Cette nuque épaisse, cette boule à zéro, ces joues amples. Mais c’est bien sûr : derrière Grand Duchy sévit Charles Thompson, alias Frank Black, alias Black Francis, alias etc. Pour ce nouveau projet, il s’accompagne de madame Thompson Black Francis etc., qui a préféré garder son doux nom de jeune fille (par souci de simplicité?), et que l’on appellera donc Violet Clark. Pas mal, hein?

Pour ce premier album, le duo se relaie derrière le micro tandis que le gros Francis assure les parties de guitare, avec son coup de paluche reconnaissable entre mille. Les arrangements ont beau se la jouer pop 80’s à coups de synthés et de boîtes à rythmes, il reste du Pixies derrière chaque accord. C’est indéniable. Sur certaines intros, on se laisserait même aller à fredonner du Gigantic (flagrant sur Break The Angels) ou du Velouria.

Quant à la voix de Violet, je ne peux m’empêcher de lui trouver ici et là une légère ressemblance avec le timbre d’une certaine Kim Deal. Frank aurait-il vraiment enterré tous ses vieux démons? Poser la question, c’est déjà y répondre.

Que retenir de ce premier album ? Une parenthèse intéressante dans la carrière boulimique de Frank Black, plus qu’une véritable renaissance. Une lecture nouvelle, un éclairage différent sur un univers musical qui tourne toujours autour des mêmes accords, mais qui n’est pas prêt de s’épuiser. Quelques rengaines indie pop entraînantes mais rien de révolutionnaire non plus. Et puis, surtout, une bien belle cerise sur le gâteau avec la surprenante The Lone Song, stéréotype parfait de la chanson pop ultra-efficace construite autour d’un refrain en crescendo imparable que n’aurait pas renié Broken Social Scene.

Les liens

Le site officiel : http://grandduchymusic.com/
Sur MySpace : http://www.myspace.com/grandduchymusic

samedi 18 avril 2009

Heart and soul. One will burn.

J’ai toujours pensé qu’à chaque instant de la vie correspondait une bande son taillée sur-mesure. Comme chaque pot aurait son couvercle, chaque épisode de notre existence - cruel ou heureux, douloureux ou euphorique - appellerait cette chanson qui, plus tard, évoquerait tant de souvenirs.

Pourtant, hier matin, quand le téléphone a sonné trop tôt pour m’annoncer qu’un être si cher s’était éteint, j’ai eu beau chercher, j’ai eu beaucoup de peine à trouver le cd qui m’accompagnerait dans la voiture, sur la longue route qui m’attendait. Trop lourd, trop chargé, trop décalé, trop prévisible, trop cliché, rien ne convenait. J'ai longtemps erré, sans repère, devant mes piles de cd, incapable de me décider.

Alors, finalement, mes oreilles ont opté – à mon grand étonnement – pour l’album Closer de Joy Division. Peut-être parce que j’avais besoin de distance, d’isolement, d’une sorte de vide sombre et froid. Un truc qui m’épongerait la tête le temps de saluer une dernière fois celui qui m’a offert tant de choses – dont ses « oeils » ne sont pas les moindres, la photo ne ment pas. Je dois dire que j'ai finalement trouvé le sens que je cherchais dans les paroles: Heart and soul. One will burn.

Merci pour tout, vieux bandit.



mercredi 15 avril 2009

Les garçons du magasin de poissons d'avril


Le moins qu’on puisse dire de Carlo Di Antonio, le Walt Disney du Festival de Dour, c’est qu’il ne craint pas de se faire allumer quand il peaufine sa programmation. Déjà, il s’attire régulièrement les foudres des rockeurs intégristes qui rechignent à entendre sur leur plaine des groupes de reggae, de hip hop ou des DJ dernier cri.

Mais de surcroît, le Carlo a déjà poussé plusieurs fois le concept de l’éclectisme tellement loin que tout le monde se demande encore ce qui lui a pris. Rappelons aux amnésiques que le site de la Machine à Feu a déjà vu débarquer entre ses terrils Diam’s (qui s’en souviendra), Kana, Destiny’s Child ou encore… Patrick Juvet.

Mais cette année, sincèrement, on se demande quelle mouche l’a piqué.

Kana, c’était encore bon enfant. Patrick Juvet, on devinait le second degré. Diam’s, on comprenait (un peu) le désir d’ouverture. Destiny’s Child, bon là j’avoue que je cherche encore…

Mais les Pet Shop Boys ? Qu’on m’explique…

S’il y a un groupe qui n’a pas d’humour, c’est bien eux. Leur musique n’est même pas dansante. Et pour dire vrai, on n’oserait pas aller leur balancer nos gobelets à moitié de vides de peur de se faire taxer d’homophobie.

Comme je l’expliquais ce matin à mon ami aKa, parti se réfugier en Tanzanie pour ne pas devoir assister à un tel spectacle, les Pet Shop Boys doivent carrément nous amener à y réfléchir à deux fois avant de nous procurer le ticket pour cette édition 2009 de Dour.

Imagine en effet la scène dans une quinzaine d’années. Après s’être battu bec et ongles pour leur donner une éducation musicale digne de ce nom, nous acceptons de montrer à nos enfants admiratifs notre belle collection de tickets de concerts. Ah, il est fier le papa quand sa petite caresse, du bout d’un doigt émerveillé, les précieux sésames qui ont emmené son héros à quelques mètres d’un Nick Cave, d’un David Bowie, d’un Iggy Pop, de GWAR.

Et puis, tiens : Dour 2009. La petite consulte sur sa montre 5.0 l’affiche de cette lointaine année et découvre un nom inconnu en lettres capitales : les Pet Shop Boys. « Mais qui c’est, ceux-là ? » Et là, c’est la cata assurée. Au mieux, l’admiration paternelle, bâtie sur de longues années, s’effondre comme un château de cartes. Au pire, c’est la famille qui prévaut et la petite devient fanatique du couple britannique… « pour faire comme papa ».

Encore un coup à remplir les salles d’attente des psys. Merci Carlo.



jeudi 9 avril 2009

J. Tillman - Vacilando Territory Blues


A force de vouloir revenir à des musiques “de bon père de famille”, il fallait s’y attendre, la sortie de piste guettait. En l’occurrence, la sortie de piste s’est incarnée en un grand escogriffe barbu répondant au doux sobriquet de J. Tillman.

Ô, je sais, à l’époque, j’avais écrit de bien belles choses sur la voix rocailleuse et un peu timide du grand Josh. J’avais eu la bonne surprise de découvrir ses chansons la peau sur les os en ouverture d’un concert de Do Make Say Think. J’avais eu la chance de taper un brin de causette avec l’artiste à la sortie du Bota. Et j’en avais ramené de belles impressions sur les premiers disques (Minor Works) et un avis plus mitigé mais encore enthousiaste à l’écoute du successeur Cancer & Delirium.

Mais que s’est-il passé depuis lors ?

Depuis lors, les barbus, les velus, les poilus sont devenus à la mode. On nous en a servi à toutes les sauces. Sortir la guitare acoustique, se laisser pousser la tignasse et chanter la nature autour d’un feu est devenu « in ». Les Knacki Herta ont remplacé les sushi dans le cœur du jeune cool. Les vocalises folkisantes ont relégué au second plan les compilations Buddha Bar dans la Range Rover du jeune branchouille. Jusqu’à l’overdose.

Quel lien avec J. Tillman ?

Le pauvre jeune homme, voyant la caravane passer, a cru bon de monter en marche. Il s’est retrouvé derrière la batterie des infâmes Fleet Foxes et se voit aujourd’hui catapulté à l’avant d’un mouvement folk aux glandes sébacées hypertrophiées. Résultat : exit les berceuses rouillées et hésitantes des débuts. J. Tillman se prend au jeu et offre une série de ballades oscillant entre blues FM et folk de festivals où on boit du jus de betterave en faisant semblant d’aimer ça.

Vu le respect profond que j’avais pour les albums précédents de J. Tillman, je m’y suis repris à 5 reprises. Malheureusement, je n’y suis jamais arrivé au bout. Trop de compromis, trop d’arrangements, l’esprit « bricolé » des débuts est complètement dilué dans des compositions sans âme.

Voilà ce qu’on peut appeler un coup dans l’eau, ce qui ne te dispense pas de te ruer sur les premiers albums de J. Tillman. Encore une belle preuve que la popularité n’est pas toujours synonyme de qualité.

Les liens :

Sur MySpace : www.myspace.com/jtillman

Sur Fargo Records : http://www.fargorecords.com/artiste.php?artiste_id=633

dimanche 5 avril 2009

Kingdom - s/t


Dans la congrégation AmenRa, j’appelle le petit frère. Et le petit frère s’appelle Kingdom, un trio formé autour de deux des membres des premiers cités.

Leur première démo vient de sortir chez Genet Records. Trois titres seulement, mais quand même plus de 20 minutes au compteur pour un essai qui reprend les mêmes recettes que celle du grand frère, mais avec d’autres ingrédients.

Gros son, tempo éléphantesque, saturations épaisses et structures bancales figurent évidemment au menu. Ça reste toutefois plus bruitiste, plus nuancé, moins frontal que les salves hurlantes d’AmenRa. Le disque s’ouvre sur un long larsen de plusieurs minutes avant d’attaquer le plat de résistance à coups de guitares répétitives et de grognements furieux. Surprise en dessert : du chant, audible, articulé, on dirait presque civilisé.

Trois titres, c’est forcément un peu léger pour commencer. Mais ça met en appétit en attendant la suite. Une belle entrée en matière pour ceux qui voudraient se lancer dans l’univers inquiétant de la bande d’AmenRa, sans toutefois s’attaquer directement aux maîtres du genre.

Comme d’habitude, mention spéciale pour l’artwork.
A regarder : Kingdom live au Recyclart



Les liens :

Le site officiel : www.kingdomcomes.be
Sur MySpace : http://www.myspace.com/kingdomcomes