dimanche 6 mars 2011

Lumerians - Transmalinnia


Il y a quelques mois, une mystérieuse vidéo s’est mise à circuler d’email en email. “Mate un peu ça et ose dire que ce n’est pas de la balle.” Le clip en question montrait une bande d’allumés, fringués comme les bourrins de Sunn O))) invités à une soirée déguisée sur le thème de Fantomas. Une présentatrice, les cuisses à l’air, y introduisait les Lumerians, sombres inconnus venus interpréter deux titres dans un play-back outrancier. Mais bon dieu, ce premier morceau, quelle putain de claque ! Voici ce que ça donnait :


Depuis lors, les Lumerians ont sorti un single, Burning Mirrors, qui trônait d’ailleurs bien fièrement sur ma compile 2010 et a scuscité quelque enthousiasme parmi mes proches. Début mars, ils ont enfin publié leur premier album. Album sur lequel figure le fameux titre entêtant de la vidéo, avec sa ligne de basse galopante : Black Tusk.

Les Lumerians, c’est bien plus qu’un énième groupe de revival psyché. Si tu lis ce blog depuis quelques temps, tu en as déjà vu défiler à la pelle. Non, les Lumerians, c’est THE groupe psyché, celui qui domine tous les autres d’une bonne tête (encapuchonnée). C’est THE groupe qui fusionne à merveille 40 années de tout ce qui a influencé la musique pop de près ou de loin : rock, glam, disco, soul, electro, kraut, new wave. Et même un petit côté yéyé. Un petit côté BO de film avec Jean Yanne dans un col roulé. Un petit côté “Tiens, c’est marrant, ça sonne moins bizarre quand je prends plein de drogues.” Un petit côté “Je n’arrive pas à expliquer pourquoi je remue du cul en agitant les bras en l’air, mais au ralenti. Et je n’arrive pas non plus à expliquer pourquoi je me sens si léger.”

Les Lumerians, c’est aussi des chansons aux titres improbables. Comme Xulux, Hashshashin ou Calalini Rises. Autant de titres sur lesquels on s’égare volontiers, aux sons d’un synthé analogique qui dévale entre des lignes de basse têtues et parfois, au loin, mais pas toujours, un chant processoral, monotone, paresseux. Pour ajouter un peu de piment, on retrouvera ici et là une guitare qui penche carrément du côté du Velvet Underground.

Les Lumerians, ce serait la bonne surprise de ce début d’année, si la vidéo de Black Tusk (de loin le meilleur morceau de l’album) n’avait pas déjà préparé le terrain. On y retrouve quelques pépites à danser (au ralenti, toujours), mais aussi des titres plus bruyants, plus nerveux, voire carrément bordéliques (Longwave), le tout, saupoudré de cette saveur de vieux film de flingues dans lequel le méchant porte des gants en cuir noir (Hashshashin et sa guitare funk qui rappelle les compilations de  musiques de polars italiens des années 70 comme Beretta 70).

(parenthèse n°1 : Goblin - Via della droga sur la compile Beretta 70) :



Comme j’aime bien ramener ma fraise et montrer que je connais des groupes que personne n’écoute, je n’hésiterai pas à citer en référence Super Numeri ou Silver Apples (en particulier sur le titre Melting Space).

(parenthèse n°2 : Silver Apples - Lovefingers - 1968)



Je conclurai par un appel du pied discret à mes amis programmateurs : les gars, il faudrait peut-être penser à inviter les Lumerians cet été. Je veux absolument voir ces mecs sur scène.     

A regarder Une petite dernière pour la route : Hashshashin (live et filmée avec les pieds)




Les liens
Sur Knitting Factory Records
Sur MySpace

(Petit détail, mais est-ce bien la peine de préciser ? L'album est commandable en vinyle édition limitée, avec code immédiat pour télécharger la version électronique.)

1 commentaire:

klak a dit…

Moi le téléchargement immédiat marchait pas, impossible d'ouvrir le zip mais je suis manche. aussi j'étais tout content de trouver la galette orange translucide dans la boite au lettre ce soir.
Mouaaahaa je l'ai écouté 4 fois d'affilé ce disque, il est génial, une grande messe psychédélico-syntético-kraut-tribal.