mardi 3 septembre 2013

Un nouvel EP pour les Pixies


Les Pixies viennent de sortir un nouvel EP de quatre titres, qui peut être téléchargé directement depuis le site www.pixiesmusic.com.

Les collectionneurs se précipiteront sur le package qui comprend l'EP en vinyle 10 pouces, limité à 5.000 exemplaires, ainsi qu'un tshirt inédit pour la modique somme de... 36 euros, hors frais de port (entre 6 et 12 euros supplémentaires, selon la méthode choisie). Le vinyle seul vous coûtera 18 euros.

Les plus dubitatifs se contenteront du téléchargement seul, facturé 4 euros.

L'EP se décline à travers 4 titres :

"Andro Queen" n'annonce rien de bon. Mélodie synthétique fade, voix mièvre (ne me dites pas que c'est un Vocoder ???), tempo anémique. Je me réjouis d'atteindre rapidement les 3'24 de cette mise en bouche pour passer à autre chose. J'imagine que ceux qui préfèrent le côté "Where is my mind" y trouveront leur compte. Pour ma part, j'ai toujours eu un penchant pour les pièces plus caustiques, façon "Mr Grieves", "Gouge Away" ou "Alec Eiffel".

Sur "Another Toe", le groupe redresse légèrement la barre. Sans t'exploser au visage, on retrouve déjà un son plus mordant, moins aérien. On reste toutefois loin de la fureur qui a pu caractériser les Pixies d'autrefois. Le registre exploré ici rappelle plutôt la période Frank Black and The Catholics. Ce n'est pas ce qu'il a fait de pire en solo, mais ça n'a jamais tutoyé les sommets de l'époque où on se prenait des coups de boules en gueulant sur "Isla de Encanta". On navigue ici plutôt sur les eaux rassurantes d'un rock FM qui tiendrait tout à fait sa place dans une émission matinale de Classic 21.

A l'inverse des deux premiers morceaux, "Indie Cindy" m'a directement convaincu, avec son alternance de sons plus agressifs et de refrains poppy. La guitare tranche enfin, avec ce jeu inspiré du surf rock californien auquel Frank Black excelle pour ajouter une bonne couche de crasse. On retrouve enfin ses repères, même si l'explosion ultime se fait encore attendre. Je frémis en devinant un vers tel que "You put the cock in cocktail" suivi d'un fallacieux "I'm in love with your daughter".

Pour la réelle déflagration, il faudra patienter jusqu'à "What Goes Boom", dernier titre (déjà ?) d'un EP qui, en quatre titres, tente le pari impossible de réconcilier toutes les facettes des Pixies, de la plus pop à la plus violente. "What Goes Boom" s'aventure du côté des saturations, la batterie frappe plus fort, le chant se veut plus saccadé et c'est ça que j'attendais des Pixies. Dommage qu'on s'arrête en si bon chemin.

Les Pixies sont-ils définitivement (et surtout musicalement) de retour ? Après une très lucrative reformation qui a vu le groupe étrenner toutes les scènes du monde pour le meilleur (la tournée de 2004) et le pire (le scandaleux Doolittle Tour en 2009), il faudra sans doute patienter encore un peu pour affirmer que les Pixies sont mus par autre chose que leur compte en banque. Ce nouvel EP se révèle intéressant et trace les pistes d'un futur album, sans toutefois oser le parti pris. Un peu trop consensuel à mon goût, ça sent surtout le ballon d'essai avant un éventuel nouvel album.

Impression confirmée quelques semaines après la sortie du single Bagboy, qui emprunte lui aussi une autre voie, que je trouvais personnellement plus imaginative, sans être subjugué pour autant.

 

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