mercredi 13 août 2008

Doré à souhait à Mallemort – épisode 3 de 3


Et la vie poursuit son cours… bordel de merde

Mes lectures estivales sont interrompues par quelques échanges avec le monde extérieur. Merci la technologie. Cet appareil qu’on appelle la Baie Noire me permet de lire mes mails sur un écran de quatre centimètres sur cinq, où que je sois. Formidable pour être certain de ne rater aucune mauvaise nouvelle.

Action !

15 secondes de célébrité

Il y a un peu plus d’un an, j’ai été victime d’un accident aussi regrettable que spectaculaire en sortant de mon bureau, ce qui m’avait valu au passage quelques points de suture et une très grosse colère. Un abruti de la société qui assure le gardiennage de notre bâtiment n’a rien trouvé de mieux que voler les images captées par la caméra de surveillance et les publier sur le net le premier jour de mes vacances au soleil. L’affaire fait un peu de bruit et je me retrouve malgré moi au JT de 19h de VTM. Faut bien trouver des sujets tartes au Maroilles pour occuper les stagiaires dans les rédactions. Je suis aussi passé par là quand j'étais (plus) jeune.

On parle en mots savants, « violation de propriété intellectuelle », « respect du droit à l’image », etc. Minute, papillon ! Je viens d’arriver et je n’ai pas encore goûté les olives à la picholine ! Trop tard, ma boîte s’inonde de courriers intitulés « Tu es célèbre ! », « On te voit en train de te manger une porte sur YouTube » ou « Putain, comme t’as ramassé ! » Au moins, comme ça, le monde verra que même si une tour de verre de plus de 30 étages peut s’éclairer la nuit, indiquer les prévisions météo et chanter la lambada, ça ne dispense pas les « artistes » qui ont pensé l’œuvre* d’utiliser leur cerveau comme tout le monde et de considérer qu’une porte tourniquet peut s’avérer dangereuse si elle est placée à un endroit fortement exposé aux rafales de vent. Je pensais qu’il fallait faire des études pour devenir architecte, non ? Et là, tu me répondras : qui a dit qu’il fallait être malin pour réussir ses études ?

Toi 1, moi 0.

Maintenant, je risque de passer un jour chez Arthur. « Nous avons retrouvé la victime !!! » Applaudissez. Et là, je débarque, lunettes noires sur le nez et barbe de trois jours. J’espère qu’il y a du champagne dans les loges chez Arthur.

Le festin cru

La bronzette, ce n’est pas mon fort. Même exposée aux rayons du plus brûlant des soleils, ma peau n’est capable que de passer du gris clair au rose éclatant, en passant par toutes les variantes de couleurs de crevettes. Par contre, quand il s’agit de nourrir les bestioles qui ont plus de pattes que moi, ma peau n’est jamais aux abonnés absents. A Mallemort, on se croirait dans Starship Troopers, sur une planète infestée de moustiques géants, d’araignées tigrées, de criquets gros comme des poulets, de mouches rouge vif, de sauterelles qui aboient, de cloportes gluants, de chenilles poilues, de fourmis qui parlent allemand, de scarabées gris métallisé avec pare-choc couleur carrosserie, de scolopendres que je ne savais même pas ce que c’était, de coccinelles qui mordent à pleines dents, de mouchettes qui me tutoient, de guêpes qui organisent des raids kamikazes, de fourmis qui m’appellent par mon prénom, de punaises en crise de manque. Je ne suis pas raciste… mais les insectes, ils peuvent rester chez eux.

Quand toutes ces bébêtes se coalisent, complotent et finissent par passer à l’attaque, ça commence par une petite gourme (une gourmette ? quel beauf !) rosâtre sur le mollet, puis une autre, puis encore une autre. Le lendemain, la gourmette est devenue une tâche violacée d’une bonne dizaine de centimètres de diamètre. Ça te chatouille ou ça te gratouille ? Les deux. Le surlendemain, si le petit Belge a eu le malheur de frotter un peu trop fort, des cloques purulentes se mettent à baver leur haine le long de ses chevilles menues. Comme dirait mon ami Jérôme : « Et bon appétit bien sûr ! »

Et au milieu coule une rivière

Des vacances ne seraient pas de vraies vacances si la mère patrie ne nous abreuvait pas de ses mauvaises nouvelles. Avant l’invention du GSM, au moins, on entretenait son cancer de la peau dans l’ignorance totale et on découvrait toutes les tuiles en une seule fois, en franchissant la porte de son chez soi après douze heures de route sans clim. C’était la bonne époque des contrôles douaniers [« Rien à déclarer ? »], le cul serré parce que dans le coffre de la Toyota Tercel, sous les nappes provençales et les sacs de lavande, étaient cachés 10 litres de rosé dans des jerricans d’huile d’olive. Sacré papa, va.

Adieu Limoncello City

Sacré papa et pauvre papa aussi puisque cette été, un message sur ma boîte vocale m’annonce que mes parents doivent interrompre précipitamment leur séjour pourtant tant mérité à Sorrente, parce qu’un orage trop violent a une nouvelle fois mis leur maison sous 30 centimètres d’eau et de boue puante. Qui pourrait croire qu’un ruisseau au nom aussi ridicule (le By) soit capable d’autant de dégâts ? Demande à mes parents qui, tout juste un mois après avoir terminé les travaux de réaménagement suite aux inondations de 2005, se voient obligés de se faire rapatrier pour devoir de nouveau chausser les bottes en caoutchouc, sortir les pelles et les raclettes et remettre en état leur nid saccagé.

A côté de ça, les deux mises en demeure qui me collent au cul (l’une pour de vieilles factures qu’un câblo-distributeur aimerait que je paie en double, l’autre pour un ex-prestataire au boulot qui estime qu’on ne l’a pas assez remercié) passent pour de la crème de calisson sur un pain au lait.

* Et puisqu’ils menacent de coller des procès au train de ceux qui omettraient de les mentionner quand on évoque leurs beaux ouvrages, je précise évidemment que ce sont les cabinets d’architectes Philippe Samyn & Partners, M & J.M. Jaspers - J. Eyers & Partners qui ont réalisé la Dexia Tower, dont la porte d’entrée m’a éclaté à la figure. C’est important puisque ces gens sont en train d’exercer un lobby monstre pour obtenir la construction d’autres tours de ce type dans la capitale, ce qui à terme fera ressembler Bruxelles à Las Vegas, au détriment le plus total de la sécurité et de la santé des occupants de ces mêmes tours.

1 commentaire:

Candice a dit…

Oh mon Dieu....j'écoutais Vampire Weekend quand j'ai cliqué sur le lien. Ils chantaient "Blake's got a new face" juste au moment où la porte explose. Blake's got a new face...je jure que c'était pas fait exprès. Si si je jure!