samedi 25 juillet 2009

The Hand - Berries From The Rubble


The Hand, c’est l’histoire d’un coup de foudre et d’une saison. D’abord la foudre. Non pas de celle qui te terrasse en un déchirement, mais bien de celle qui s’abat lentement et légèrement, d’une averse continue parsemée d’éclairs et de grondements lointains, de gouttes de plus en plus lourdes mais d'une douceur infinie, qui rafraîchissent, qui carressent, qui nettoient, qui purifient, qui rendent le sourire. D’une pluie interminable mais de plus en plus agréable. Du clapotis nocturne sur la fenêtre de la chambre, de torrents miniatures qui dévalent dans la rigole et font la course comme s’ils devaient rester à jamais de grands enfants. D’un ciel d’un gris lumineux, de nuages qu’on voudrait serrer contre soi. D’un vent rassurant, comme une brise orageuse.

Ensuite la saison. « Mais il n’y a plus de saison, ma petite dame ! » s’exclame la vieille édentée sur le marché. « La grêle sévit en juillet, j’ai servi des ribs au barbecue à mes invités pour le réveillon, j’ai acheté des fraises en janvier et mon citronnier donne des fruits plus juteux et éclatants que ceux de Sorrente. » Oui mais non. Parce qu’il reste les musiques de saison : le blues automnal, le folk hivernal, le free-jazz printanier, le punk estival.

Et puis voici The Hand, le coup de foudre d’une époque où il n’y aurait effectivement plus de saisons. Où les voix invitent à un roulé boulé dans la rosée matinale sous un soleil timide, où les notes de mandoline clairsemées s’épanchent comme autant de giboulées bancales. Un duo folk un peu minimaliste à deux voix XX et XY, duquel se dégagent, à peine perceptibles, des parfums de muguet, de fruits rouges, de nectarines, de grillades au feu de bois, de douche tiède… mais aussi de thé bouillant, de couvertures épaisses pour dompter un froid polaire, de vin chaud à la canelle. Un album caméléon, comme la météo : estival quand il pleut, hivernal quand le soleil assomme. Comme une mousson de soleil.

Il n’y a plus de saisons, ma petite dame. Mais j’écoute The Hand aujourd'hui et je m’en balance. Et j’ai même acheté une mandoline, alors…

Les liens

www.myspace.com/thehandand

www.angelsegg.jp.org

dimanche 12 juillet 2009

Plume de lapin


Après l’inoubliable Et l’âne vit l’ange, Nick Cave a ressorti sa plume pour un joli cadeau de rentrée : un deuxième livre qui sortira en septembre. Si la diffusion du premier roman de l’Australien est restée confinée à un cercle d’initiés et de fanatiques – ce qui est très compréhensible à la lecture de ce texte décapant – ce nouveau titre bénéficiera d’une distribution internationale soutenue, avec déjà une édition en français prévue chez Flammarion pour la rentrée littéraire.

The Death of Bunny Munro racontera le parcours chahuté d’un VRP en quête d’une âme après le suicide de son épouse. Alors que ses jours lui sont aussi comptés, il emmène son fils dans un dernier voyage mouvementé sur la côte sud de l’Angleterre, qui le mènera au jugement dernier.

Bon, on imagine bien les thématiques chères à Nick Cave dans ce nouveau récit : la damnation, la rédemption, l’Homme sous son jour le plus noir.

Rendez-vous en septembre, donc.

Pour les impatients, le site http://www.thedeathofbunnymunro.com contient déjà quelques extraits écrits et audio. En s’inscrivant en ligne, on peut déjà pré-commander le livre et obtenir une chance de remporter… le costume de lapin géant de la couverture. A bon entendeur…

Par contre, rien n'indique si le roman inspirera une mise en musique comme ça avait été le cas pour Et l'âne...

Les liens :

http://www.thedeathofbunnymunro.com

http://www.nickcaveandthebadseeds.com/

samedi 11 juillet 2009

HIGAMOS HOGAMOS – s/t


Un lien arrive dans ma boîte, accompagné de quelques phrases énigmatiques : « Ecoute-moi ça. On dirait BRMC darkfisté par un synthé Casio ! » L’auteur se reconnaîtra. J’en profite pour saluer son imagination : on pouvait difficilement mieux décrire la musique un peu « à l’ouest » de ce premier album éponyme du duo londonien Higamos Hogamos.

Ne te fie pas aux apparences. Oui, la plage d’ouverture commence sur une note pysché-pop 70s mille fois entendue mais la barque ne tarde pas à dériver, emportée par des flots de claviers très Kraftwerk, auxquels viennent s’ajouter quelques riffs de guitare sauvageons.

Au fil des morceaux, le côté Jesus & Mary Chain au Pays des Merveilles synthétiques s’efface pour laisser la place à un glam-rock forcément très sexuel. Les références à Bowie période Scary Monsters se font grosses comme un camion rempli de champignons hallucinogènes (The Creeper). Plus on avance, plus les claviers s’imposent également, surtout pour terminer des morceaux à rallonges dans une ambiance très « lécheurs de timbres », qu’on situerait volontiers quelque part entre Pink Floyd et Daft Punk.

Un album fantastique, un voyage intérieur qui sent la drogue à plein nez, à déconseiller fortement sur l’autoroute quand on conduit seul.

Le lien :

http://www.myspace.com/higamoshogamos