mardi 1 mars 2011

PJ Harvey - Let England Shake

Chère Polly Jean,

Je sais que je ne t’ai pas toujours été fidèle. Je sais que j’ai parfois écrit des choses un peu délicates à ton sujet. Je sais que la phrase “PJ déclenche des réactions hormonales tellement violentes dans mes sous-vêtements que je pourrais remplacer un pneu crevé d’une petite camionnette sans devoir utiliser le cric” n’était pas des plus subtiles. Elle a fait couler beaucoup d’encre, de larmes et de sang. Mais c’était la stricte vérité.

Soyons francs, ma jolie: ton White Chalk ne m’a jamais vraiment plu. Cette craie blanche, directement adressée à la cause de mes sinusites chroniques, m’a fait l’effet d’un couteau dans le dos. Tu t’y perdais dans d’insensées parades nuptiales, prétextes désespérés pour attiser ma jalousie. Moi, frêle esquif à la dérive, j’en regardais d’autres. Toi toujours accrochée à une passion qui n’était plus, mais incapable de l’assumer. Tu as logiquement détourné le regard. Tu en as vu d’autres. Tu n’as pas remarqué que mon coeur ne battait toujours que pour toi, malgré les prescriptions de Flixonase qui s’accumulaient sur ma table de nuit.

La différence d’âge (à peine dix petites années) n’a jamais pesé dans la balance. Tu t’époumonnais sur scène et en studio. Moi, je noyais mes instabilités psychiques et affectives dans le jeu, la drogue, la mandarine Napoléon et des Sud-Américaines de petite vertu.

La vertu, parlons-en justement. Polly, la blancheur de ta peau n’a d’égal que la noirceur de mon âme. Le rouge de tes lèvres me rappelle sans cesse cette hémoglobine épaisse qui coulait le long de ton menton le jour où tu plantas tes crocs dans mon ventricule gauche.

Polly, je t’en prie, ravise-toi. J’étais un idiot. J’ai changé. Ton Let England Shake m’a changé. Il m’a ouvert les yeux que je n’ai que pour toi. Comme un quadruple pontage coronarien. Tu y as retrouvé toute ta splendeur d’antan. Mais l’avais-tu jamais perdue?

Polly, reviens. Oublie Nick, ce rival mal éconduit. Il ne sait plus quoi inventer pour te récupérer. L’épisode de la pornstache n’en est que plus lamentable.

Je t’en prie, Polly, pardonne-moi. J’ai arrêté de fumer, je me raserai la barbe, j’apprendrai à jouer de la harpe miniature pour te chanter des berceuses, je changerai mes draps plus souvent et j’enlèverai les posters de Batman sur mes murs.

Tu sais, depuis tout ce temps, je n’ai jamais effacé les traces de ton passage dans ma morne vie. Ton parfum, ta voix, ton aura hantent toujours mon humble appartement. Et j’ai encore tes serviettes hygiéniques sur l’étagère des waters.

Allez, fais pas ta salope. Appelle-moi, bordel.

Kiss

AL

PS : mon pote Slim dit que tu as une grande bouche et un long nez, mais je m’en fous. Il est jaloux, il préfère la chanteuse des Cramberries. 

A regarder : The Words that Maketh Murder





Les liens :
Le site officiel
Sur MySpace
Le concert de PJ Harvey à la Maroquinerie

2 commentaires:

Niaco a dit…

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Julien le Naufragé a dit…

Dis moi tu es bien inspiré mon petit Al!