Noir c'est noir
La sortie du quatrième album de Black Rebel Motorcycle Club est l'occasion de faire le point sur la discographie exemplaire de ce groupe de San Francisco. Découvert en 2001 avec un premier disque éponyme, le trio californien s'est immédiatement fait remarquer par ses hymnes au garage punk américain. Derrière leurs lunettes noires et leurs blousons de cuir, les BRMC ont frappé fort en balançant la purée sur des titres comme Love Burns, le bouillant Whatever Happened To My Rock'n'Roll ou le plus feutré et très psychédélique As Sure As The Sun. Particularité : Peter Hayes et Robert Levon Been se relaient au chant avec des voix tellement proches qu'il est pratiquement impossible de les distinguer.
2003 voit la sortie de Take Them On, On Your Own, deuxième album et deuxième brûlot. Les références aux Stooges et à The Jesus And Mary Chain sont de plus en plus affirmées tandis que le propos se radicalise sur des titres tels que Six Barrel Shotgun, Generation, Kill The US Government, etc. Sur scène, BRMC continue de faire rugir ses Gibson lors de prestations menées pied au plancher. Les White Stripes qui prétendaient ressuciter le rock sont ridicules.
En 2005, BRMC effectue un virage à 180°. Le temps d'un album, le trio laisse les amplis refroidir pour se consacrer à Howl, album presque entièrement acoustique d'hommages au folk de Johnny Cash, Tim Hardin et Neil Young. On y découvre les talents de songwriter du toujours écorché vif Peter Hayes, qui manie aussi habilement la guitare acoustique qu'électrique. Tout le mérite de ce 3e album réside dans la capacité de ses géniteurs à le faire sonner comme un disque indiscutablement marqué par la patte BRMC, mais au son et à la production diamétralement opposés à ce qu'on avait pu entendre sur les deux albums précédents.
2007 : avec une régularité helvétique (un album tous les deux ans), BRMC publie Baby 81. Retour aux sources ? Album synthèse ? A vrai dire, ni l'un ni l'autre. Ouvertement marqué par la parenthèse Howl, ce quatrième album propose un son globalement moins rugueux mais au ton toujours aussi rageur. Si la couleur dominante reste le noir (et plutôt le noir foncé, si ça existe), les chansons plus pop (Lien On Your Dreams) côtoient désormais les références au blues enfumé (Took Out A Loan) et les dérapages punk (Need Some Air). Baby 81 constitue l'album le plus dense et le plus varié de BRMC, avec de nouveau de grands hymnes pour les générations en manque de repères (Berlin, et l'imparable Cold Wind). Avec ce quatrième album, les Californiens passent du rang de "groupe influencé par..." à celui de "groupe qui va influencer..." Mais Baby 81 ne se révèle vraiment que lorsqu'on l'écoute à la lumière des 3 albums précédents. A bon entendeur...
Black Rebel Motorcycle Club sera au Dour Festival le 15 juillet.
Site officiel : www.blackrebelmotorcycleclub.com
Sur MySpace : www.myspace.com/blackrebelmotorcycleclub
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