lundi 18 mai 2009

Todd Strasser - La Vague


Je dois te mettre en garde avant d’aller plus loin : La Vague est un roman pour ados, avec tout ce que cela peut impliquer : ce n’est pas toujours très subtil, c’est écrit assez grand avec un interligne d’un bon demi mètre, ça ne dépasse pas les 200 pages, ça contient très peu de mots de plus de trois syllabes et encore moins de phrases de plus 20 mots. Et puisqu’il faut intéresser le boutonneux et la décolorée, La Vague contient également sa petite dose d’amouraches entre la première de classe et le capitaine de l’équipe de foot.

Une fois écartée la barrière psychologique du retour à cette période douloureuse de notre vie, on entre dans le vif du sujet de La Vague. Ce roman se base sur des faits réels qui se sont passés dans un lycée américain dans les années 70. A l’époque, un professeur d’histoire avait tenté une expérience suite à un léger « incident » en classe. En pleine leçon sur la seconde guerre mondiale, il s’était en effet retrouvé sans voix lorsque plusieurs de ses élèves lui avaient demandé comment il était possible que le peuple allemand eût laissé faire les crimes nazis.

Il décide alors de laisser les élèves trouver la réponse par eux-mêmes et les enrôle, à leur insu, dans une expérience de groupe. Du jour au lendemain, il instaure « la vague », une communauté qui encense la discipline et l’action. Il propose à ses élèves des règles strictes, des cartes de membres, un slogan et même une forme de salut par lequel les membres s’identifient. « La vague » séduit immédiatement un petit groupe d’adolescents qui, à son tour, convertit de nouveaux membres, placarde des affiches, organise des meetings.

Jusque là, rien de gravissime… sauf que la vague va salement déborder du cadre de la simple expérience : exclusion des dissidents, pressions contre ceux qui osent douter du bien fondé du mouvement, dénonciation des perturbateurs, mise en place d’une forme de milice, etc.

Encore une fois, c’est écrit pour des ados, donc ça manque un peu de finesse. N’empêche, La Vague fait froid dans le dos parce qu’elle démontre, une fois de plus, à quel point l’être humain est prêt à abandonner ses libertés au profit d’une idéologie de groupe, quelle qu’elle soit. Et à quel point ledit groupe devient une fin en soi, la priorité number one, au détriment de valeurs aussi élémentaires que le respect, l’amitié ou même la dignité.

C’est un peu Le Fascisme pour les Nuls. Mais bon, encore une fois, c’est un roman d’ados…

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