Un nouveau livre de Nick Hornby, l'auteur du génial High Fidelity, ça s’achète sans réfléchir, parce que ça descend tout seul. C’est un peu comme les olives. Il ne faut pas avoir faim pour descendre 250 grammes d’olives. Et après coup, on ne regrette jamais. Ce nouveau roman de Nick Hornby, je l’ai donc acheté sans même prendre le temps de lire la quatrième de couverture. De toute manière, il n’y avait rien d’écrit sur la 4e de couv, mais ça, je ne l’ai su que plus tard. Donc, voilà, je me promène à la Fnac, je fais un détour par le rayon English Litterature et ce bouquin me fait un appel de phares du haut de son étal, bien emmitouflé dans sa couverture criarde toute d’orange et de noir, façon indigestion post-Halloween.
Je me dépêche de terminer Bonjour Paresse et j’entame Slam, qui raconte les déboires de Sam, un adolescent de 15 ans, passionné de skate board, dont le principal ami est un poster de Tony Hawk punaisé sur un mur de sa chambre. Non seulement il parle à son poster, mais celui-ci lui répond en retour. Un poster qui parle ? Oui, enfin presque. Le poster ne répond qu’en citant des passages de Hawk. Occupation: Skateboarder, la bio officielle de Tony Hawk que Sam connaît par cœur. Ce qui donne lieu à de vrais dialogues de sourds puisque, comme l’admet Sam lui-même : « J’ai dit que le poster parlait, pas qu’il répondait nécessairement à mes questions."
Après 80 pages, je suis tout à coup saisi d'un doute. Je jette un oeil rapide au rabat que je n'avais pas pris la peine de lire. Et merde : c'est bien le premier roman pour ados écrit par Nick Hornby. Voilà qui m'apprendra. Tant pis : je suis déjà bien avancé dans ce bouquin. L'histoire est un peu naïve, mais ça reste très sympathique. Alors pourquoi pas ? J'embarque alors dans la vie de Sam, de ses relations avec sa jeune mère qui l'a conçu alors qu'elle n'avait que 15 ans et de sa réaction de jeune con lorsqu'il pense avoir lui-même fécondé sa copine.
Comme souvent dans les livres de Nick Hornby, Slam évoque les angoisses liées à la prise de nouvelles responsabilités, ici la fin précoce de l'insouciance de l'adolescence. On y croise aussi quelques allusions à ce que Bourdieu a appelé la reproduction, ce phénomène qui pousserait les classes modestes à stagner sur le même échelon de la hiérarchie sociale, notamment en reproduisant les comportements de leurs aînés. C'est drôle, touchant et finalement pas si naïf que ce que les premières pages laissaient craindre. Un peu de sentiments, beaucoup d'humour, une dose de science-fiction également et voilà un récit bien ficelé qui s'adresse tant aux ados qu'à leurs parents ou à leurs grands frères.
Et puis, petit clin d'oeil perso, j'y ai retrouvé un catalogue complet des émotions que j'ai pu ressentir à l'approche de la naissance récente de ma petite. Si ce n'est que moi, ça fait longtemps que je n'ai plus quinze ans. Hum...
Les liens :
Le site officiel de Nick Hornby : http://www.nickhornby.net/book.html
La partie du site de Penguin Books consacrée à l'auteur de High Fidelity : http://www.penguin.co.uk/static/cs/uk/0/minisites/nickhornby/index.html
4 commentaires:
Bon, je lis quand j'ai le temps du coup il y a clairement un temps de retard dans mes réactions, du coup je sais pas si tu verras le commentaire... Enfin bref, je me pose une petite question : c'est quoi le côté Sci-Fi du bouquin ?
Merci pour ce commentaire. J'attendais la VF sans trop savoir de ce dont il s'agissait. Peut-être à prévoir pour partager avec mon fils l'intérêt pour cet auteur..
j'avais pas vu ton commentaire, Mono. sans vouloir cramer l'histoire, disons qu'il y a des sortes de voyages dans le temps par moments. Un truc un peu space, façon Twilight Zone
je viens de faire un post sur sa version poche sur mon Blog.
http://naufragesvolontaires.blogspot.com/2009/09/slam-de-nick-hornby.html
Clairement pas aussi bien que "Haute Fidéilté" et "vous descendez!"
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